Onco-anesthésie : de la théorie à la pratique - 09/07/22
Onco-anaesthesia: From theory to practice
Résumé |
La chirurgie est le traitement le plus fréquent pour les tumeurs solides. Présentant des spécificités et des techniques propres à chaque organe, elle est le plus souvent associée à des thérapies conventionnelles ou ciblées aux effets indésirables conséquents. Les patients qui en bénéficient présentent eux-aussi des caractéristiques singulières, telles que des facteurs de risque et des addictions à maîtriser, le besoin d’une préhabilitation, un accès aux voies aériennes complexe ou encore une douleur difficile à contrôler. Bien que nécessaire à la rémission ou à la reconstruction de séquelles esthétiques, la chirurgie est paradoxalement immunodépressive. L’inflammation, la douleur et le stress glucocorticoïde peropératoire affectent la réponse immune antitumorale et la manipulation directe de la tumeur favorise la dissémination des cellules cancéreuses. Il semble nécessaire de favoriser une prise en charge périopératoire qui pourrait renforcer les effecteurs du système immunitaire et diminuer les cellules tumorales résiduelles responsables des récidives métastatiques (immunonutrition, chirurgie mini-invasive, contrôle de la douleur…). La publication de travaux précliniques démontrant les mécanismes par lesquels les agents d’anesthésie pourraient avoir une activité immunomodulatrice laisse suggérer que le choix des produits d’anesthésie pourrait jouer un rôle sur le pronostic oncologique. Connaître les caractéristiques des différents traitements médicaux et chirurgicaux anti-cancéreux, maîtriser les facteurs périopératoires immunosuppresseurs et privilégier les produits d’anesthésie anti-tumoraux sont des pratiques encouragées afin d’optimiser la rémission et éviter les rechutes. Le but de cette mise au point est de donner un aperçu de ces particularités qui pourraient utilement faire l’objet d’un enseignement spécifique en onco-anesthésie inexistant à ce jour.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Surgery is the most common treatment for various solid tumours. Oncological strategies, which are mandatory for remission or reconstruction, present specific procedures for each organ. Often combined with conventional or targeted therapies fostering major side effects, surgery is paradoxically immunosuppressive. Patients also often present individual features such as cardiovascular or respiratory risk factors, addiction, difficult airway or chronic pain, which may require the implementation of a prehabilitation plan. Inflammation, pain and glucocorticoid stress decrease the antitumor immune response. Moreover, tumour manipulation by surgeons promotes cancer cell migration and recurrence. It would be advisable to favour anticancer procedures strengthening the immune system and controlling development and dissemination of residual cancer cells. Minimally invasive surgery decreases the inflammatory process and several agents increase the activity of natural killer cells for instance. Preclinical studies underlying mechanisms by which anaesthetics may possess immunomodulatory properties suggest that anaesthetic protocols may impact oncological prognosis. Better knowledge of the features of anticancer treatments, management reducing perioperative immunosuppressive factors and promotion of antitumoural agents are advised to optimise remission and prevent relapses. A specific teaching course on onco-anaesthesia could sustain the acquisition of relevant competences in this new subspecialty.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anesthésie, Cancer, Immunité, Enseignement
Keywords : Anaesthesia, Cancer, Immunity, Education
Plan
Vol 8 - N° 4
P. 315-330 - juillet 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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